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L’Édito de Coco #2 : Pourquoi l’Islande peut-elle être la surprise de l’Euro 2016 ?

Tous les quatre ans, une lutte sans merci est médiatisée sur une grande partie du globe. Minutieusement préparée, elle confronte plusieurs candidats pour obtenir le sacre ultime. Non je ne parle pas de la campagne présidentielle américaine, mais bien de l’UEFA Euro 2016™. Et tous les quatre ans, l’Euro réserve son lot de surprises dont l’Islande pourrait bien faire partie cette année. Aile de Pigeon a donc décidé de déployer un dispositif EX-CEP-TION-NEL d’un reporter pour VOUS, les abonnés. Sans plus attendre, enquête.


L’Islande, une nation grandissante

Tout d’abord, l’Islande a la particularité d’être la seule nation à l’Euro à avoir deux sélectionneurs. Dirigée seule par Lars Lagerbäck à partir d’octobre 2011, il est suppléé depuis 2014 par Heimir Hallgrímsson, lui qui était auparavant son adjoint. Mais avant d’évoquer le présent, bref récapitulatif de la progression islandaise sur la scène européenne.

La première performance notable de l’Islande a eu lieu en 1999 où elle réalise un bon parcours lors des éliminatoires de l’Euro 2000. À deux journées de la fin, elle est à égalité de points (15) avec la France et la Russie et juste derrière l’Ukraine (16 points), leader. Malheureusement, elle s’effondre lors des deux dernières journées face à deux concurrents directs. D’abord l’Ukraine, en s’inclinant 1-0 à domicile. Puis au Stade de France, lors d’un match à rebondissements. La France mène 2-0 à la mi-temps et s’attend à un match tranquille. Pourtant, l’Islande se réveille dans le premier quart d’heure de la deuxième période et revient à 2 partout et peut toujours entrevoir une qualification en cas de victoire. Mais la France obtient la victoire à la 71ème minute grâce à un but de David Trezeguet et enlève tout espoir aux Islandais.

En 2003, l’Islande est à nouveau présente pour les éliminatoires de l’Euro, cette fois pour celui qui se déroule au Portugal en 2004. Et une nouvelle fois, elle finit proche des places qualificatives. Elle se retrouve dans la poule de l’Allemagne, l’Écosse, la Lituanie et les Îles Féroé. Sans peiner, elle fait le plein de points à l’aller et au retour face aux deux nations les plus faibles du groupe : la Lituanie et les Îles Féroé, obtenant 12 points sur 12 possibles. À l’inverse, elle ne récolte qu’un seul point sur 12 possibles contre l’Allemagne et l’Écosse. Preuve de cet éternel problème jusque-là, l’Islande ne parvient pas à s’imposer face aux nations de haut rang. Elle termine à la troisième place, à un point de la deuxième place détenue par l’Écosse qui offre une place de barragiste. Par la suite, l’Islande s’enlise dans les profondeurs du classement FIFA jusqu’à se retrouver 112ème en 2010, le pire classement de son histoire. Une triste fin de cycle, où il ne reste plus qu’à tout reconstruire.

Lors de la prise de fonction de Lars Lagerbäck en 2011, l’Islande est 108ème au classement FIFA. Aujourd’hui, l’Islande est 35ème au classement FIFA. Une nette progression, notamment constatée en 2013. À l’issue des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2014, l’Islande finit deuxième derrière la Suisse. Cette position lui offre une place de barragiste puisqu’elle fait partie des huit meilleurs deuxièmes. Joués en novembre 2013, ces barrages constituent une première dans l’histoire footballistique de l’Islande. Confrontée à la Croatie, l’Islande réalise un nul 0 à 0 au match aller à domicile. Malheureusement, le match retour tourne à l’avantage de la Croatie (victoire 2-0) et l’aventure islandaise se termine à ce stade. Un cruel dénouement donc, mais encourageant pour la suite.

Le 23 février 2014, le tirage au sort des éliminatoires pour l’Euro 2016 a lieu. L’Islande tombe dans le groupe A et est opposée aux Pays-Bas, la Turquie, la République Tchèque, le Kazakhstan et la Lettonie. Un groupe peu évident, sachant que ce sont les deux premiers de chaque groupe qui sont directement qualifiés. Quant aux neuf différentes équipes des autres groupes qui finiront à la troisième place, seul le meilleur troisième sera directement qualifié. Les huit autres, eux, s’affronteront en barrages. Ainsi, quatre équipes semblent se détacher pour disputer les trois premières places de ce groupe : les Pays-Bas (en tant que favori), la Turquie, la République tchèque et l’Islande (en position d’outsider). Et personne ne s’attendait au classement final de ce groupe.


Une qualification obtenue haut la main

9 septembre 2014 : Pour son premier match éliminatoire, l’Islande montre qu’elle sait recevoir. Elle inflige une défaite 3-0 à la Turquie, un concurrent direct. Une entrée en matière déjà fracassante.

10 octobre 2014 : Les Islandais se déplacent en Lettonie. Un déplacement à leur portée mais qui peut être piège. Les joueurs feront pourtant le travail et repartiront avec une nouvelle victoire 3-0.

13 octobre 2014 : Ce jour-là, l’Islande frappe un grand coup. Elle s’impose à domicile 2-0 face aux Pays-Bas et prouve que cette première place est amplement méritée. L’Islande marque les esprits.

16 novembre 2014 : Désormais, l’Islande est attendue. Pour cette 4ème journée, elle doit faire face à la République tchèque qui compte 9 points aussi. Elle s’incline 2-1 assez logiquement, pour la première fois dans ce groupe A.

28 mars 2015 : Nouveau déplacement piège. Cette fois, l’Islande se rend au Kazakhstan. Mais encore une fois, l’Islande ne tremble pas chez un adversaire à sa portée en s’imposant 3-0.

12 juin 2015 : L’Islande prend sa revanche. 2-1 contre la République tchèque, mais ce coup-ci en faveur des Islandais. Par la même occasion, l’Islande reprend également la première place du groupe.

3 septembre 2015 : L’Islande récidive. Elle s’impose 1-0 aux Pays-Bas. Certes face à une formation néerlandaise convalescente et réduite à 10 à la 33ème minute, mais cela n’enlève rien à la beauté du résultat.

6 septembre 2015 : À 3 journées de la fin, l’Islande se complique la tâche et concède un 0-0 à domicile face au Kazakhstan. Dans le même temps, la République tchèque gagne et repasse première. Un rôle de favori pas assumé ?

10 octobre 2015 : Nouvelle désillusion pour l’Islande à domicile qui fait 2-2 contre la Lettonie. La République tchèque, elle, s’incline face à la Turquie. L’Islande n’en profite pas pleinement, mais c’est suffisant pour redevenir premier.

13 octobre 2015 : La première place est en jeu. Alors que la République tchèque enfonce un peu plus les Pays-Bas (2-3), l’Islande s’incline 1-0 en Turquie. La première place lui échappe.

Résultat, les Pays-Bas ne disputeront pas l’Euro, la Turquie doit passer par les barrages (avec succès) et la République tchèque et l’Islande sont directement qualifiées. Au final, les joueurs de Lars Lägerback et de Heimir Hallgrímsson peuvent même nourrir quelques regrets de ne pas avoir terminé premiers. La faute à une fin de parcours ratée : 2 seuls points récoltés sur 9 possibles dont 4 perdus à domicile face aux deux plus faibles nations de ce groupe.

Mais le plus important est acquis. Grâce à son formidable parcours, l’Islande va ainsi participer à la première compétition internationale de son histoire.


Un tableau abordable pour l’Euro

Le 17 novembre 2015, les chapeaux pour le tirage au sort de l’Euro 2016 sont dévoilés. L’Islande se retrouve dans le chapeau 4, celui des « petits poucets ». Tout un peuple s’attend alors à un tirage compliqué… Et pourtant.

Le 12 décembre 2015, le tirage au sort de l’Euro est tombé. L’Islande se retrouve dans le groupe F avec le Portugal, l’Autriche et la Hongrie. Un tirage clément donc, en comparaison avec ce qu’ont hérité les autres équipes du chapeau 4.

Tout d’abord, le Portugal. C’est l’équipe du chapeau 1 la moins impressionnante de toutes (ce n’est pas pour autant qu’elle n’est pas redoutable). Mais l’attaque reste leur point faible. Avec seulement 11 buts en 8 matchs éliminatoires, le Portugal pourrait bien se casser les dents face à la défense islandaise. En effet, c’est l’un des points forts de la sélection, qui n’a encaissé que 6 buts en 10 matchs éliminatoires.

Ensuite, l’Autriche. Auteur d’un parcours remarquable avec 28 points sur 30 possibles, elle a surclassé la Russie ou encore la Suède. Pour réaliser ces performances, les Autrichiens ont pu notamment compter sur leur solide défense qui n’a encaissé que 5 buts en 10 matchs. Néanmoins, il ne suffit pas de beaucoup de tirs cadrés adverses pour que la défense craque. Et c’est justement un point que l’Islande peut exploiter, elle qui est terriblement efficace. En effet, l’Autriche concède un but tous les 5,2 tirs cadrés adverses. À titre de comparaison sur ces éliminatoires, l’Islande concède un but tous les 6,5 tirs cadrés adverses. Et preuve de l’efficacité islandaise, elle inscrit un but tous les 2,3 tirs cadrés. L’Islande sait donc ce qu’elle lui reste à faire.

Enfin, la Hongrie. Au terme d’un parcours peu glorieux, elle est tout de même parvenue à se hisser en barrages et à se qualifier pour l’Euro aux dépends de la Norvège. Sur la rencontre Islande-Hongrie, les bookmakers désignent la Hongrie comme outsider et l’Islande en tant que favorite, bien qu’elle provienne du quatrième chapeau. Et c’est justement un statut qu’elle n’apprécie pas forcément. Dans cette position, elle est capable du meilleur (s’imposer deux fois 3-0 au Kazakhstan ou en Lettonie) comme du pire (concéder deux matchs nuls à domicile face à ces deux mêmes équipes). L’Islande est une nation qui adore le rôle d’outsider. Ce statut lui convient parfaitement puisqu’elle aime surprendre là où on ne l’attend pas forcément. Les matchs les plus évidents ne sont donc pas forcément les plus simples.

L’Islande sera-t-elle la surprise de l’Euro 2016 ?
Réponse à partir du mardi 14 juin à 21h.

À propos cocobido

Tipster Twitter, sous @cocobido. Recruté le lendemain de la victoire de Caen 3-2 à Marseille (cote à 7.00) le 27 février 2015. Ici pour vous aider à gagner, mais mes pronostics n'engagent personne, si ce n'est moi !
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