Terrain synthétique : terrain à risque ?
Les petites billes noires des terrains synthétiques issues de pneus recyclés suscitent le débat. Les particules qu’elles dégagent pourraient être cancérigènes.
Les terrains synthétiques sont déjà loin de faire l’unanimité, entre brûlures et risque de blessures, voilà que ces terrains pourraient être cancérigènes. C’est en tout cas ce que révèle une enquête de SoFoot paru en novembre dernier. Les petits granulés noirs en caoutchouc qui permettent aux brins d’herbes de tenir debout et d’absorber les chocs des crampons, pourraient être nocifs.
Interrogé par le mensuel footballistique, le toxicologue Salmaan Inayat-Hussain a réalisé une étude sur ces petites billes noires, résultat du broiement de pneus usagés. «Nous avons trouvé dans notre inventaire plus de 305 substances, dont 190 répondaient aux critères de seuil indiquant un potentiel cancérogène, notamment des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), du goudron, du benzène et leurs dérivés.»
Polémique mondiale
Alors problème. Aujourd’hui, selon Emmanuel Orhant, directeur médical national, les terrains synthétiques représentent 10% des terrains de football en France. Les terrains de foot à 5, en pleine expansion, en utilisent aussi. Le joueur de football est donc exposé de deux manières à ces substances cancérigènes : par inhalation, mais surtout par contact direct. Les petites billes noires s’introduisent partout : dans les sacs, les chaussures, les chaussettes, les cheveux et les plaies lorsqu’il y a brûlure.
L’enquête de SoFoot mentionne également l’enquête d’une entraîneur universitaire aux Etats-Unis. En 2014, elle a recensé 239 cas de cancer du sang chez des joueurs ou joueuses qui ont exclusivement joué sur terrain synthétique. L’année passée aux Pays-Bas, la fédération avait même annulé une trentaine de match après qu’une enquête sur le sujet ai été diffusé à la télévision.