La chronique de Gonzalez : Mon équipe-type de la première moitié de saison (2017-2018)
La fin de l’année 2017 sonne la fin de la première moitié de saison en Ligue 1. C’est aussi l’heure de vous proposer notre équipe-type à l’issue des 19 dernières journées de championnat. L’an dernier, les Niçois, champions d’automne, s’y installaient en force. Qu’en est-il cette fois-ci ? A vous de le découvrir.
Nous respectons tous des traditions. Plus ou moins futiles, plus ou moins euphoriques, plus ou moins universelles. En décembre, il y a Noël, bien sûr. Mais, en football, et notamment chez Aile de Pigeon, la fin d’année nous renvoie également à la fin de la première moitié de saison. La tradition, alors, est de sélectionner une « équipe-type », une composition tactique constituée des meilleurs joueurs du championnat. Voici la notre à l’issue des matches aller de Ligue 1, qui a vu le Paris-Saint Germain survoler les débats. Notre formation est alignée dans un 4-4-2 classique, avec en son sein cinq Parisiens, deux Marseillais, deux Montpelliérains, un Lyonnais et un Monégasque.
La défense : solidité montpelliéraine
Nous commençons par le poste de gardien de but. Depuis le début de saison, assez peu de portiers sont parvenus à rester réguliers. Ils ont tous plus ou moins raté certains matches, de Mandanda à Aréola en passant par Johnsson ou même Tatarusanu. Finalement, le plus constant d’entre eux est probablement Benjamin Lecomte. Dernier rempart de la meilleure défense de Ligue 1 (13 buts encaissés), le Montpelliérain a parfaitement réussi son adaptation dans l’Hérault, après une saison moins aboutie à Lorient. Relativement peu sollicité derrière une défense hermétique, Lecomte sait être décisif dès qu’il en a l’occasion. Après une saison à hésiter entre Jourdren et Pionnier, le Champion de France 2012 s’est en tout cas trouvé un gardien digne de confiance.
Notre choix en position d’arrière-droit relève presque de l’évidence : il s’agit bien sûr de Dani Alves. Le latéral brésilien ne trouve guère de latéraux à son niveau depuis août en Ligue 1. Ruben Aguilar, Kenny Tete ou Léo Dubois, autres titulaires du poste à s’être illustrés, n’étaient clairement pas en mesure de contester la place d’Alves dans notre équipe-type. Le Brésilien, s’il est arrivé libre, faisait toutefois partie de l’escouade démentielle qui a débarqué au PSG cet été. Parfois mis en difficulté par la vitesse de ses adversaires – toutefois plus en C1 qu’en Ligue 1 –, l’ancien Barcelonais a certes parfois fait son âge (34 ans), justifiant le turn over opéré par Unai Emery avec le très bon Thomas Meunier. Mais sa propension à prendre le couloir et sa qualité de centre (3 passes décisives) ont font indéniablement un maillon fort de ce PSG, en plus d’en être un leader mental.
La charnière centrale est composée de Thiago Silva et Nordi Mukiele. Le défenseur parisien ne commet guère d’erreurs depuis le début de la saison. Calme et lucide, Silva est le taulier de sa défense, la seconde meilleure du championnat (15 buts encaissés). Son absence depuis début décembre a d’ailleurs causé quelques troubles, avec des erreurs cumulées de Marquinhos et surtout Kimpembe (face à Strasbourg, Lille ou Rennes, notamment). Le Montpelliérain Mukiele, pour sa part, œuvre dans la meilleure défense de Ligue 1 (13 buts encaissés). Profil puissant et très athlétique, ce défenseur polyvalent – également capable d’évoluer latéral – se fait le complément idéal de Vitorino Hilton et Pedro Mendes. Michel Der Zakarian a trouvé une formule efficace, capable, notamment, de tenir tête aux grosses écuries (aucune défaite contre le top 4 actuel).
Dernier défenseur de l’effectif, Jordan Amavi s’installe au poste d’arrière-gauche. Revenu en France pour assurer la relève de Patrice Evra, le jeune lion avait visiblement hâte de monter dans l’arène. Ses performances ont rapidement supplanté celles de Tonton Pat’, qui a d’abord échoué sur le banc avant de voir son contrat rompu – une histoire de high kick du côté de Guimares. Amavi, lui, est rapidement monté en puissance. Sa vitesse et son abnégation sont des atouts très précieux en phases offensives comme défensives. Jérôme Roussillon n’aurait vraiment pas fait tâche dans cette équipe, mais Amavi présente peut-être plus de coffre et de solidité. A 6 mois de la Coupe du Monde, l’ancien Aiglon semble même assez proche du wagon bleu. L’irrégularité de Layvin Kurzawa et le faible temps de jeu de Lucas Digne plaident en tout cas en sa faveur.
Le milieu : doublette parisiano-marseillaise
Nous en venons au milieu de terrain de notre schéma en 4-4-2. Ils sont donc deux à évoluer devant la défense. Le premier se nomme Luiz Gustavo. Débarqué sur la Canebière pour remplacer William Vainqueur, le Brésilien fait mieux que remplir son contrat. Les quelques doutes sur son niveau – alimentés par les rumeurs autour de son salaire – émis en début de saison paraissent bien incongrus aujourd’hui. Luiz Gustavo est le joueur de classe mondiale que Marseille n’avait plus depuis des années. Il gratte un nombre impressionnants de ballons à chaque match, tout en se faisant le garant de l’orientation du jeu. Le schéma en 4-2-3-1 instauré par Rudi Garcia lui correspond à merveille : il n’est pas submergé par les tâches défensives, grâce à la présence de Zambo Anguissa, ce qui lui permet par ailleurs de participer au jeu, et, à l’occasion, de faire apprécier sa qualité de frappe (à Nice ou face à Paris, notamment).
A ses côtés se trouve Adrien Rabiot. Appelé à prendre la succession de Blaise Matuidi en tant que relayeur, le Parisien s’est finalement illustré à un poste plus reculé, en sentinelle. La blessure de Thiago Motta a précipité le repositionnement de l’international français en numéro six, une fonction qu’il avait déjà endossé succinctement par le passé. Rabiot a certes rappelé à de nombreuses reprises l’inconfort que lui procurait ce poste, et sa préférence évidente pour celui de relayeur. Et pourtant … Aujourd’hui, Motta est de nouveau disponible, sans que cela lui garantisse une place de titulaire. Les performances de Rabiot et l’avènement de Draxler au milieu de terrain ont dessiné un horizon nouveau. En sentinelle, le Duc possède un éventail très fourni : des qualités à la récupération, bien sûr, mais également de transmission et de perforation, car il peut jouir d’une certaine liberté dans ses mouvements – malgré une nonchalance occasionnelle. Presque indispensable.
L’attaque : la MCN sans un de ses membres
Nous en arrivons donc aux joueurs offensifs, et, en premier lieu, au côté droit de notre 4-4-2. A ce poste, nous avons choisi d’aligner Nabil Fekir. Vous en conviendrez, il ne s’agit pas du poste qu’il occupe en club – à savoir milieu offensif axial, voire second attaquant –, mais les onze joueurs élus dans cette équipe nous ont contraint à quelques adaptations. Or Fekir, au vu de sa première moitié de saison, était clairement incontournable. Le Rhodanien est devenu la pièce maîtresse de l’Olympique Lyonnais (13 buts, 3 passes décisives), le joueur par qui tout transite, par qui la victoire doit arriver. Toutes proportions gardées, ce Fekir est un peu à Lyon ce qu’est Messi au Barça, à la fois dans son style de jeu et par sa caractéristique de « footballeur total ». En tout cas – malgré un léger déclin consécutif au derby dont il fut l’acteur majeur – Fekir porte les Gones et a largement retrouvé le niveau qui était le sien avant sa blessure de septembre 2015. La Coupe du Monde 2018 apparaît donc comme un objectif raisonnable pour lui.
Sur l’aile opposée, on retrouve Neymar. La superstar de la Ligue 1, le Ballon d’Or annoncé, l’homme qui valait 222 millions d’euros, celui qui fait « rêver plus grand », … Tout ceci est vrai, mais Neymar est d’abord un joueur fabuleux. Ses premiers matches, face à Guingamp et Toulouse, avaient donné le ton. Neymar est un cran au-dessus de la mêlée. Avec 11 réalisations et 9 passes décisives, il est impliqué dans plus d’un tiers des buts du PSG en championnat (58 buts marqués). Surtout, son entente avec Cavani et Mbappé se parfait match après match. Très souvent en mouvement, excellent dribbleur : son style de jeu empêche le PSG de ronronner. Avec Neymar, l’équipe francilienne est plus vive, plus dynamique, et son jeu plus verticale. Bien sûr, on jugera le Brésilien au printemps. Paris ne l’a pas recruté pour remporter la Ligue 1. Il n’empêche, il y aura largement contribué.
Un peu plus haut, en pointe, le premier nom qui vient à l’esprit, c’est celui d’Edinson Cavani. Arme principale des Parisiens la saison dernière, l’Uruguayen n’a pas vu ses statistiques baisser après l’été, malgré les arrivées de Neymar et Kylian Mbappé. Auteurs de 19 buts en Ligue 1 depuis août, Cavani présente – comme chacun peut en convenir – des statistiques exceptionnelles. Son profil de tueurs des surfaces le rend très complémentaire de ses deux compères d’attaques, très créatifs, avec qui il forme la « MCN ». Cavani est l’un des meilleurs buteurs de l’année civile (53 buts, à une unité de Messi), et probablement le meilleur attaquant en une touche de balle. Toujours besogneux dans le travail défensif – voir son second but face à Angers (1-4), lors de la 12ème journée, pour s’en persuader –, El Matador a quasiment annihilé tous les reproches à son égard. Pas un mince exploit.
Il est le dernier joueur de notre onze : Radamel Falcao. Suite à la coutumière vague de départs qui a animé le mercato monégasque, El Tigre a servi de béquille à l’effectif de Jardim. En début de saison, le capitaine des Champions en titre affichait même un rendement exceptionnel (11 buts lors des 7 premières journées), surfant sur des bases inédites depuis 43 ans, celles Carlos Bianchi avec le Stade de Reims. Absent des terrains durant l’automne, Falcao a vu sa dynamique s’endiguer un peu, même s’il demeure l’actuel second meilleur scoreur du championnat, derrière Cavani (15 buts en 16 matches disputés). En outre, la place du Colombien dans notre équipe-type se justifie tant par ses performances intrinsèques, que par son poids au sein d’une ASM, certes dauphine du PSG, mais dont les joueurs peinent tous à se montrer constants. Falcao était le seul Monégasque à pouvoir prétendre figurer dans ce onze ; aussi aurait-il été sévère de l’écarter.
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L’équipe-type d’Aile de Pigeon à la mi-saison :
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