Berthomier : « À Clermont pour se relancer »
S‘il y a bien un club qui étonne tout le monde en ce début de saison, c’est bien les joueurs de Bourg-Péronnas. En vue du match face au Clermont Foot ce soir, nous avons réalisé avec un bourbonnais d’origine : Jason Berthomier.
Bonjour Jason! Pour commencer cette interview, présente-toi un peu.
Tout d’abord, j’ai commencé le football à l’âge de 5 ans, à Domérat. Ensuite, j’ai rejoint l’EDS Montluçon à l’âge de 13 ans et à 18 ans, j’ai joué une saison avec l’équipe 1, alors en CFA. Après ça, je suis retourné jouer un an à Domérat, en DH pour jouer avec mes potes. Ensuite, Hervé Loubat, alors coach de l’équipe réserve de l’AS Moulins, m’a attiré vers le club. J’ai donc tout d’abord joué un mois et demi avec l’équipe réserve, avant de monter avec la CFA. Quand Hervé Loubat est devenu coach de l’équipe première, j’ai pas mal gagné en temps de jeu, mais il y a deux ans, je suis parti vers Bourg-Péronnas, alors en National.
A tes débuts en temps que footballeur, t’attendais-tu un jour à évoluer au niveau professionnel ?
Non, pas forcément. Quand on est jeune, on garde toujours ça dans un coin de sa tête, mais voilà. J’ai pris conscience que je pourrais y arriver à Moulins. En bossant, je pouvais le faire en tout cas.
Tu es donc resté quatre ans à Moulins, mais si tu devais retenir qu’un seul match, ce serait lequel ?
J’ai vraiment vécu beaucoup de bons moments là-bas. Mais je dirais le match de Coupe de France contre Sète. C’était fou dans l’intensité, l’ambiance. Surtout que c’était un match compliqué, alors que nous venions de gagner face à Toulouse. Le match de Sarre-Union la même année mais en championnat cette fois était pas mal non plus. Le scénario fou (Moulins été mené 3-1 à la 83ème minute mais gagne 5-3 au final, avec deux buts de Berthomier justement, ndlr.) nous envoie disputer une « finale » à Epinal pour monter en National. Là aussi c’était fou.
Tu as fait partie de la « grande équipe » de Moulins, qui a été en 1/4 de finale de Coupe de France et terminée deuxième de CFA. Cette année là, c’était que du bonheur non ?
C’est vrai que c’était une belle saison, et ce malgré un club un peu déstructuré et dans une situation financière difficile. Après, on a également eu beaucoup de regrets : on est éliminé de la Coupe aux tirs aux buts, et on perd l’accession en National sur une erreur, mais bon… Des « grandes équipes », il y en a eu avant nous, et il y en aura après, mais c’est vrai que nous étions fiers cette année là.
Lors du dernier match face à Epinal justement, tu es le premier buteur du match qui envoie potentiellement Moulins en National. Est-ce que si montée il y avait eu, tu serais resté en Auvergne ?
Non, le départ était envisagé bien avant ce match là. Le club de Bourg-Péronnas me suivait depuis un petit moment, et j’avais besoin de partir, quitter l’Allier. J’ai eu cette opportunité de partir dans un club comme Bourg, un peu plus stable au niveau de la structure du club. Mais j’ai toujours joué à fond pour Moulins, au moins par respect pour le club.
À Bourg-Péronnas, tu as retrouvé un club familial, ainsi que des joueurs que tu avais déjà côtoyé (Dimitriou et Alphonse). Cela a sûrement aidé pour t’adapter au club ?
Oui, c’est sûr que l’adaptation a été facilitée parce que je connaissais déjà du monde. Mais après, le groupe est super, l’ambiance est très bonne et il faudrait vraiment le faire exprès pour ne pas pouvoir s’intégrer au sein du club.
Suis-tu toujours les résultats de l’AS Moulins ?
Oui, évidemment ! J’ai encore beaucoup de potes qui jouent là-bas, et dès que je peux, je reviens même voir les matchs.
L’an passé, vous avez acquis la montée lors de la dernière journée. À quel moment de la saison vous vous êtes dit que ça devenait possible ?
Déjà, depuis Novembre, nous avons toujours été sur le podium ou pas très loin, donc ça aide ! Après la trêve, on a senti qu’il y avait un coup à faire, et qu’on devait réaliser une fin de saison au moins à l’image du début de celle-ci. Mais c’est véritablement à dix journées de la fin qu’on a senti que ça serait possible, en tenant bon jusqu’au bout.
Le club a-t’il beaucoup changé dans son fonctionnement cet été ?
Le club a gardé une certaine stabilité au niveau de l’effectif, en ne remaniant pas toute l’équipe. Pour le reste, ce sont des petits détails qui, mis les uns à côté des autres, font que le club a changé oui. En revanche, si il y a bien quelque chose qui est resté, c’est l’esprit familial de ce club.
Est-ce que ce n’est pas trop dur pour vous de jouer loin de chez vous, à Gueugnon ?
C’est vrai qu’on est en manque de notre stade, et qu’on est impatient de retrouver une pelouse bien plus proche de chez nous. Mais pour le reste, le stade de Gueugnon est très bien, avec une pelouse de qualité. Surtout que nous y sommes très bien accueillis.
La Ligue 2, c’est vraiment différent du National ?
Oui, pour moi qui ai vécu différents passages d’une division à une autre, l’écart National-Ligue 2 est plus important que l’écart CFA-National. On passe dans une autre dimension ; il n’y a qu’à regarder les stades dans lesquels on joue…
Tu t’es déjà mit en valeur lors de ce début de saison, avec déjà deux buts. Certains parlent de toi comme une « révélation ». Comment vis-tu ça ?
Je n’y fait même pas attention. C’est vrai que ça a pas mal parlé, surtout après mes deux buts face à Brest. Mais non, je n’y prête pas attention. Le statut de « révélation » irait à l’ensemble des joueurs, car peu s’attendaient à ce que l’on pratique un football comme ça dès le début, nous en avons surpris plus d’un.
Honnêtement, ton coup-franc face à Brest, tu y va pour marquer ou pas vraiment ?
(rires) J’y vais déjà pour bien frapper la balle, pour cadrer quoi. Ensuite, il y a eu un mélange de réussite, de confiance acquise après le premier but et d’erreur du gardien qui a fait que j’ai pu marquer ce coup-franc !
(Le coup-franc à 0:48)
Le mois de Septembre a été royal pour vous, le match face à Evian vous a remis les pieds sur terre ?
Non pas vraiment, puisque nous avons toujours eu la tête sur les épaules. Après, lors du match face à Evian, on a peut-être réalisé notre meilleure première période de la saison, mais Evian a su très bien jouer en deuxième période, et ça a fait la différence. On ne s’est pas emballé, mais on a prouvé qu’on pouvait réaliser de belles séries de bons matchs.
Qu’attendez vous du déplacement à Clermont ce vendredi ?
On espère relancer la série et repartir de l’avant après nos défaites, comme nous avons su le faire l’an dernier. L’objectif premier sera de ne pas perdre, et s’il y a moyen, on va tenter la victoire !
T’es-tu fixé un objectif de buts ou de passes décisives cette saison ?
Non, je ne suis pas fan de ce genre de choses-là, ça peut nuire aux performances. Mon objectif, c’est de bien faire.
Y-a-t’il un joueur avec lequel tu as aimé jouer ?
Je dirais Pedro Kamata, avec qui j’ai beaucoup appris à Moulins, sachant que nous jouions au même poste.
Une équipe qui te fait rêver ?
Pour moi c’est le Barça, je suis vraiment fan. Après, j’aime beaucoup Marseille aussi. Pourquoi pas y jouer un jour ? 🙂
Un joueur qui t’a fait rêver ?
Je l’ai connu avec mes yeux d’enfant, mais je dirais Zidane. Il y a un autre joueur que j’apprécie beaucoup, c’est Gourcuff. Alors oui on peut se moquer de moi, mais je suis de ceux qui pensent qu’il va retrouver son niveau un jour. Même si…
Le stade dans lequel tu rêverais jouer ?
Anfield, à Liverpool.
Ta musique du moment ?
Summer 2015 de L.E.J.
Ta petite folie faite avec ton premier salaire de pro. ?
Une bonne après-midi passée à Lyon. Comme avant quoi, mais en mieux !
La phrase la plus drôle entendue sur un terrain ?
L’indémodable « Rentre ton ventre, tu vas être hors-jeu ! »